Périégèses

(tours de mondes) Saison 2

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De l'Everest à Shigatze


Retour à Timgri

En remontant le col aux innombrables lacets, nous faisons de nombreux arrêts pour admirer le paysage unique que nous allons laisser derrière nous. Toute la chaîne de l'Himalaya est maintenant parfaitement dégagée, tous les sommets, à l'est et à l'ouest de l'Everest, sont parfaitement visibles et si ce dernier domine largement ses voisins, ceux-ci, à plus de 8000 mètres d'altitude, n'en sont pas moins impressionnants.
De retour à Timgri, nous reprenons la G 318 en direction de la jonction avec la G 219 quelques kilomètres avant Latze. Pour cela, il faut encore franchir une des passes les plus hautes du Tibet, le Gyantso La, à 5200 mètres. De l'autre côté, un check point aux allures de relais routier, plus sympathique que ceux que nous avons vus jusqu'ici. Par contre, les convois militaires sont de plus en plus nombreux. Ils sont parfois des dizaines à la queue-leu-leu et même s'ils roulent correctement en laissant entre eux un espace réglementaire, les nombreux virages et la circulation, qui commence à se densifier, rendent le dépassement très délicat, surtout pour Tiresias, qui n'a aucune reprise.

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De Timgri à Shigatze

Nous avons retrouvé la G 219, que nous suivons depuis Kashgar, soit près de 3000 kilomètres. Le paysage a radicalement changé. Les étendues quasi désertiques du plateau occidental font place à des prairies et à des champs cultivés. Nous retrouvons des scènes campagnardes que nous avions oubliés : des hommes et des femmes penchés sur la terre, des ânes portant des fardeaux, et des animaux de trait. Ici, ce sont les yaks qui tirent la charrue.

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Nous arrivons dans la partie la plus peuplée et la plus historique du Tibet, cœur de l'empire qui du VIIème au IX° de notre ère fut un foyer de civilisation rayonnant vers la Chine et l'Asie Centrale, une terre disputée plus tard entre de multiples petits royaumes, puis envahie tour à tour par les Mongols et les Chinois. De nombreuses ruines jalonnent notre route. Il nous faudrait un bon guide pour mieux les identifier... et du temps pour nous arrêter. Cela vaudrait la peine car, depuis notre départ de Kashgar, les vestiges historiques et monuments dignes d'intérêt n'ont pas été si nombreux et ceux devant lesquels nous passons mériteraient un peu plus d'attention de notre part. Certains ont l'allure d'anciens monastères, d'autres étaient plus probablement des forteresses. C'est tout un pan de l'histoire de ce pays que nous passons en revue en nous contentant de prendre des photos, touristes incultes que nous sommes.

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Shigatze

Shigatze, qui, au cours des siècles, fut parfois capitale, est aujoud'hui la deuxième agglomération du Tibet, après Lhassa.
Avant d'arriver à destination, nous traversons des faubourgs et suivons de grands boulevards. Cela nous fait tout drôle de nous retrouver dans une grande ville, avec de la circulation, des parkings, des feux tricolores...
La majeure partie de la population, estimée à près d'un million d'habitants, se trouve dans les quartiers chinois, les plus importants, mais la partie proprement tibétaine est peu étendue.
Une grande rue piétonne conduit au monastère de Tashilumpo, Elle n'a de piétonne que le nom, car elle est empruntée par des véhicules de tous types. Des échoppes permettent aux touristes et aux pélerins de se procurer tout ce dont ils peuvent avoir besoin pour leur visite ou leur kora.

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Tashilumpo

Le monastère de Tashilumpo date du XVème siècle ; il est le siège officiel des Panchen Lamas. Dès l'entrée, on se touve dans une une véritable ville, avec ses rues pavées, ses places, ses maisons d'habitations, leurs cours intérieures, leurs réfectoires, leurs cuisines et, bien sûr, de nombreux sanctuaires.
Tashilumpo, institution religieuse majeure, est rattaché l'école des bonnets jaunes, à laquelle appartiennent à la fois le Dalaï Lama et le Panchen Lama. Les relations entre Panchen et Dalaï et leurs processus réciproques de reconnaissance et de désignation sont complexes et ont varié dans l'histoire, l'un étant tour à tour le maître spirituel, le chef politique ou le tuteur de l'autre. Cependant, depuis le XVIIème siècle, il est admis que c'est le Dalaï Lama qui détient l'autorité suprême.
L'intervention militaire de l'Armée Populaire, en 1959, a changé la donne. Si l'exil de l'actuel Dalaï Lama lui confère une aura internationale, son départ du pays a fait du Panchen Lama la seule figure reconnue par les autorités chinoises.
A la mort du 10ème Panchen, en 1995, le Dalaï Lama, depuis Dharmsala, a reconnu Gendhun Choekyi Nyima comme sa onzième réincarnation, mais les autorités chinoises ont organisé leur propre processus d'élection et désigné Gyaincain Norbu à l'issue d'un tirage au sort effectué entre trois enfants, Cette cérémonie politico-religieuse très contestée donna lieu à un des mouvements de révolte que le Tibet connaît de temps à autre.
Ce Panchen "chinois", âgé aujourd’hui de 26 ans, vit à Pékin et ne se rend que rarement au Tibet. Quant à Gendhun, qui aurait aujourd'hui 20 ans, on ne sait trop ce qu'il est devenu
C'est le portrait du Panchen Lama officiel que l'on voit aujourd'hui à Tashilumpo mais on visite aussi les mausolées des quatrième, neuvième et dixième Panchen.
Ces trois dernières réincarnations ayant vécu aux XXème et XXIème siècles, leurs portraits photographiques figurent en bonne place un peu partout et leur confèrent un caractère très séculier. On remarque avec amusement la petite moustache très "années Trente" du neuvième, qu'Alexandra David Néel rencontra lors de son premier séjour au Tibet en 1916. Quant à Gyaincain, il ne lui manque que le portable.
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Outre les mausolées, les temples et chapelles sont nombreux, tout comme les moines qui en surveillent l'accès. La plupart sont de jeunes novices et leur attitude peut dérouter le visiteur occidental, habitué à davantage de componction chez les religieux. Souvent affalés sur le sol, plongés dans la contemplation de leur smartphone, ils semblent peu concernés par le caractère sacré de ce qui les entoure. Mais ne jugeons pas trop vite ce que nous ne comprenons pas.
Les photographies sont payantes et les dons vivement encouragés. L'argent n'est pas caché, il est au contraire exhibé, voire sacralisé. Les petites coupures de un ou cinq jiao (un ou cinq centimes de yuan) se glissent partout, au pied des statues, entre leurs doigts, derrière les grilles, dans le moindre interstice. Et il n'est pas rare de voir un moine assis dans un coin, feuilletant sans fausse honte des liasses de billets.

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Le temple Maitrena abrite la statue de Jampa, le Bouddha du futur. Elle est immense, toute en bronze recouvert d'or et de pierres précieuses. Il s'agirait de la plus grande statue de Bouddha en intérieur. Le visiteur peu sensible au gigantisme lui préfèrera les versions plus petites figurant aux quatre coins, et s’attardera davantage sur les belles peintures murales du sanctuaire.
Plus loin, dans le temple de Kelsang, se trouve une très grande cour au centre de laquelle est dressé un immense mât de prière duquel pendent rubans, fanions, tissus divers. C'est en principe un lieu de rassemblement important pour les moines et les pèlerins mais, à l'heure où nous nous y trouvons, la cour est vide. C'est dommage pour le spectacle mais cela nous laisse toute latitude pour y circuler. La salle d'assemblée, toute proche, est tout aussi déserte. Aux alentours, sur deux niveaux, c'est un enchevêtrement de vestibules, de terrasses et de chapelles, dans lequel nous déambulons en montant et descendant des escaliers. Au bout d'un moment nous ne savons plus trop où nous nous trouvons. Ici encore, il nous aurait fallu un bon guide.
Mais peu importe, car pour les profanes que nous sommes, tout se ressemble un peu et l'essentiel est d'apprécier le caractère général et l'atmosphère particulière de ce lieu.
On peut d'ailleurs prolonger le charme de la visite par une promenade sur les hauteurs, en se dirigeant, à flanc de colline vers le Shigatze Dzong. On appelle cette forteresse le "petit Potala". Elle ne se visite pas.

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Michel
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