Périégèses

(tours de mondes) Saison 2

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Du Mont Kailash à l'Everest


Du mont Kailash à Timgri :

Le mal des montagnes nous a rattrapés. Dans un groupe de seize personnes, à 4700 mètres d'altitude, il fallait bien que cela finisse par tomber sur quelqu'un(e). Nous avons une malade, qui souffre, malgré le Diamox administré, et souhaite redescendre. Il est donc décidé d'écourter le séjour au mont Kailash et de gagner Paryang, puis Saga. Ces deux localités ne sont pas situées beaucoup plus bas, mais ce sera toujours cela de gagné.
A Paryang, nous faisons à nouveau étape dans une cour de guesthouse.
C'est moche, mais il y a une jolie petite salle de restaurant tenue par un jeune couple avec enfant en bas âge. La pièce est chauffée par un poêle central. Il y a même de la viande de yak.

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Au matin, Tirésias refuse de démarrer.
Est-ce la panne définitive ?
Rien de tout cela, heureusement. Anthony, à qui on ne la fait pas, ne prête aucune attention à nos craintes et asperge le filtre à gazole d'un peu d'eau chaude.
Tout rentre aussitôt dans l'ordre. Le carburant n'était pas véritablement gelé mais quelques paillettes avaient dû se former dans le filtre. A l'avenir, mieux vaudrait prendre du -20 °.

Sur la route de Saga, surprise ! Un océan de dunes de sable nous invite à nous ébattre comme si nous étions au Sahara ou sur la dune du Pyla, alors que nous nous trouvons pratiquement à l'altitude du Mont Blanc !
Un peu plus loin, le monastère de Dratun semble presque vide. Détruit et brûlé en 1955, il a été entièrement reconstruit. Tout est là : les moulins à prières, les stupas, les chörtens, mais nous ne rencontrons personne d'autre qu'un chat et un jeune gardien qui fait un peu de culture physique sur des agrès et des balançoires aux couleurs criardes.

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Après l'étape de Saga, autre agglomération plus chinoise que tibétaine, Dhargye nous propose de quitter la G 219 pour un raccourci qui nous conduira directement à l'Everest sans passer par Latze. La piste, d'abord assez sablonneuse devient vite très dure et poussiéreuse. Roulant sur une méchante tôle ondulée, nous passons près de plusieurs lacs. L'eau est tellement pure et transparente que le reflet des montagnes y apparaît aussi net et précis que l'original.

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Rejoignant la G 318 qui relie Lhassa à Zangmu, frontière du Népal, nous l'empruntons dans la direction opposée, vers Timgri.
La chaîne de l'Himalaya est proche.
Les villages deviennent beaucoup plus pittoresques que ceux que nous avons vus jusqu'ici. Les maisons tibétaines traditionnelles, à la fois imposantes et d'une grande simplicité, comportent généralement un étage, de grandes fenêtres et des portes joliment décorées.



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Et voici le Qomolangma, nom tibétain de l'Everest ! Il y a quelques nuages mais nous distinguons nettement sa face nord.
Ses arêtes rectilignes et ses faces abruptes lui donnent la forme approximative de la lettre "A".
Comme description, c'est un peu court, mais qui a dit :
"Essayez de faire la description d'une montagne de manière à la faire reconnaître : quand vous aurez parlé de la base, des flancs et du sommet, vous aurez tout dit" ?
L'Everest ne se décrit pas. Il sort du champ de la géographie, de l'alpinisme et même de la littérature.
Sauf, peut-être, de la Bibliothèque verte. Sir Edmond Hillary et le sherpa Tensing Norgay ! La couverture de "Victoire sur l'Everest", avec le héros, armé de son piolet et accroché de l'autre main main à la paroi de glace. Et les longues marches, les souffrances, les doutes, les palabres avec les porteurs.
Qu'est-ce que ces récits véhiculaient, sans doute, de paternalisme colonial ! Mais, en même temps, comme ce parfum d'aventure pouvait faire rêver, ouvrir l'imaginaire, inviter au voyage ! Aujourd'hui, l'ascension du plus haut sommet du monde est devenue presque banale, mais qui sait si le crayon de couleur et le petit chaton en peluche sont toujours enfouis là-haut ?

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Excursion au camp de base de l'Everest

Il n'y a pas si longtemps, pour gagner l'Everest, on devait suivre une piste réputée difficile. Il existe maintenant une route asphaltée, toute neuve, si récente que même l'agence Greatway semble ignorer son existence.
Cette nouvelle voie débute au carrefour de "New Tingri", environ 50 kilomètres après "Old Tingri", en suivant la G 378 en direction de Lhassa. Sa mise en service rend désormais très facile l'accès au monastère de Rongbo. De là, il ne reste que quatre kilomètres pour atteindre le camp de base.
Les droits d'accès sont assez élevés. Aussi, pour les réduire, nous décidons de nous regrouper dans trois véhicules. Passé le contrôle d'entrée, où, malgré cette habile stratégie, nous sommes délestés d'une coquette somme, nous entamons la montée du premier col. Pour être récente et goudronnée, la route n'en est pas moins impressionnante ! A l'issue d'une interminable série de lacets, Frantz, le "yellow truck" de Charlotte et Xavier, atteint vaillamment une ultime épingle à cheveux formant un balcon étroit où nous sommes accueillis par les traditionnelles bannières et quelques marchands de souvenirs. Du côté sud de cette terrasse naturelle, où il n'est pas très facile de stationner, la vue sur l'Himalaya, quoique réduite par une forte nébulosité, est magnifique.

La descente est encore plus spectaculaire. Par la piste, ce devait être du sport !
En bas, s'étend une une assez vaste plaine, parcourue par une rivière le long de laquelle s'égrènent quelques villages. Dans celui où nous faisons halte, beaucoup de travaux sont en cours. Il ne semble pas s'agir ici de réparations effectuées suite au tremblement de terre mais de ravalements de façades et autres toilettages à finalité manifestement touristique. Un bâtiment flambant neuf abrite la Bank of China et l'emplacement est déjà prêt pour deux distributeurs. Ne manquent que les terminaux (et les billets) mais leur mise en service ne saurait tarder.

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Après un deuxième col, la route goudronnée s'arrête au monastère de Rong Bo, lui aussi en pleine rénovation. Dans la cour, une bonne cinquantaine d'ouvriers prennent leur pause du soir, assis sur le ciment, gamelle sur les genoux. Des moines touillent de la chaux et des enduits de couleur dans de grands bidons où viennent puiser de jeunes nonnettes, vaillantes petites fourmis qui vont et viennent entre les bâtiments et les bidons, leur hotte sur dos.
En face du monastère, il y a une guesthouse aux allures de caravanserail, avec une grande cour intérieure pour garer les véhicules et des chambres, ou plutôt des cellules, sur tout le tour. Un peu plus loin un grand hôtel en construction offrira bientôt davantage de confort aux touristes attendus.

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En continuant à monter sur quatre kilomètres, on parvient, à pied ou en bus selon ses capacités à 5200 mètres, au camp de base, où il faut encore escalader un petit monticule. Il est interdit d'aller plus loin. Seuls les montagnards dotés des autorisations nécessaires peuvent accéder à la zone frontalière qui commence ici.
Le temps est maussade, il commence à neiger et il fait froid.

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Dans la guesthouse, le confort est minimal. Pas de chauffage dans les chambres et, pour les toilettes, c'est dans la nature, derrière le mur !
La salle commune est organisée autour d'un poêle qui fonctionne à la bouse de yak. Une des serveuses vient l'alimenter de temps à autre en galettes séchées.
On discute, on boit du thé et de la bière avec quelques voyageurs de rencontre.
Ensuite, après avoir souhaité une bonne nuit à ses compagnons d'un soir, il faut bien se lover dans son duvet, sous une tonne de grosses couvertures et, surtout, ne pas oublier d'aller pisser avant de se coucher !

Au petit matin, tous les nuages se sont dissipés. Le temps est clair !
Le meilleur point de vue est une petite hauteur au dessus du monastère, où sont déjà installés de nombreux touristes, arrivés en autocar dieu sait quand, pour assister au lever de soleil. La plupart sont Chinois ou Coréens.
N'en déplaise aux Népalais, le côté tibétain est le seul endroit d'où l'on ait une vue aussi dégagée sur le plus haut sommet du monde et, maintenant que la route est construite, cet observatoire a toutes chances de devenir une attraction touristique de masse.
Ce n'est pas encore le cas, profitons-en.
Il ne faut pas se figurer un lever de rideau théâtral, puisque le camp de base fait face au sud. Le glacier du Rongbuk, sur le flanc nord de la pyramide, reste donc dans l'ombre, et on ne fait qu'assister à l'éclairage progessif du glacier de Kangshung, sur la face est, de l'autre côté de l'arête.
Mais le Qomolangma sort peu à peu de l'ombre, se révèle, s'illumine, et sa masse, blanche, énorme, semble se rapprocher.
Bien qu'il y ait du monde, peu de gens parlent et on n’entend guère que les déclics des appareils photos.
Le spectacle est indescriptible.

Qui a dit :
"Essayez de rendre la majesté, la beauté : vous ne trouvez que des périphrases. " ?

Alors, remettons-nous en aux clichés.
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