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Catégorie voyage L'anneau d'or

(Billet du 20 juillet 2014) :

Quittant Petrozavodsk à regrets, nous nous dirigeons vers Vologda. Vologda ne fait pas encore partie de ce qu'on appelle "l'anneau d'or", un ensemble de sites formant grosso modo un cercle au nord est de Moscou, mais nous avons beaucoup aimé cette ville.
Pour qui vient du nord, comme nous, le premier contact est un peu stressant car on retrouve, dès l'entrée, une circulation automobile dense. Depuis Bergen, et peut-être même Oslo, j'avais oublié ce que sont les embouteillages, les créneaux, les changements de file etc. Heureusement, les réflexes reviennent vite. Nous avons trouvé un excellent bivouac de l'autre côté de la rivière, avec vue imprenable et magnifique sur le Kremlin.
Dans la région, nous avons aussi visité deux monastères : Killinov et Ferapontov. Le premier a les faveurs des touristes car il est facile d'accès et plus photogénique. C'est une belle forteresse plantée sur les rives de la Volga. Les bateaux qui font la croisière Saint-Petersbourg-Moscou s'y arrêtent. Le deuxième est situé à côté d'un village peu peuplé, au dessus d'un lac. Le monastère est en restauration mais c'est un site merveilleux où il fait bon bivouaquer.
Non loin de là, sur la route de Saint-Pétersbourg, on peut se rendre à Cherepovetz. Il n'y a rien à voir d'autre que le musée consacré à Vassilli Verechtchaguine, peintre contemporain de Tolstoï. Comme lui, il était passionné des Guerres napoléonniennes et du Caucase. Il fut aussi un grand voyageur. Même si ses peintures sont à Moscou, sa maison vaut le coup d'oeil.
Pour parcourir l'anneau d'or, nous avons suivi l'itinéraire suivant : Iaroslavl, Rostov, Pereslav-Zalesski, Vladimir, Souzdal, Sergiev Posad, Alexandrov.
Impossible de décrire tout ce que l'on peut voir dans ces kremlins et monastères. C'est surtout l'aspect extérieur qui nous a plu. Nous avons beaucoup de chance car, depuis Petrozavodsk, mise à part une demi-journée un peu pluvieuse, le temps est très beau. Pas un nuage dans le ciel, soleil radieux. Les murs blancs et les coupoles dorées des églises, par groupe de 3, 4, 5..., parfois étoilées, se découpent parfaitement sur ce fond d'un bleu uniforme. Cela semble même parfois un peu trop coloré. Quand l'édifice a fait l'objet d'une restauration récente, certains regretteront qu'il prenne l'allure d'un décor de Walt Disney. Mais après tout, on a dit la même chose du plafond de la chapelle Sixtine.
Bien sûr, il faut aussi entrer dans ces églises, et ce n'est pas toujours chose facile. Rien n'est prévu pour le visiteur individuel, surtout s'il est étranger. Tout, absolument tout, est écrit exclusivement en Russe et si l' on arrive à déchiffrer le cyrillique quand il s'agit d'un simple nom propre ou nom de lieu, il n'en va pas de même pour les panneaux explicatifs. De plus, tout fonctionne à l'ancienne, d'une manière extraordinairement bureaucratique. Sur le même site, il faut plusieurs billets pour accéder aux différents édifices, parfois d'un étage à l'autre. Combien de fois nous sommes-nous fait refouler devant telle ou telle entrée parce qu'aucun des quatre ou cinq billets qu'on nous avait remis à la caisse ne convenait à cet endroit. Pénible... Sans guide, nous avons donc certainement manqué pas mal de belles choses mais ce n'est pas très grave. Nous avons pu admirer des fresques du XVIIème et XVIIIème d'une grande ampleur et d'une remarquable finesse, même si on n'y retrouve pas la spiritualité de la peinture serbe du XIIIème. Les icones, elles, sont au dessus de tout. Les Russes ont atteint la perfection dans ce domaine.
Nous avions prévu de terminer notre cycle "Anneau d'or" par Segiev Posad mais on fêtait les 700 ans de la fondation de la Grande Laure, et, en raison des festivités, les visites étaient suspendues. L'entrée était réservée aux pèlerins, qui affluaient par milliers. Le seul moyen d'accéder à la cathédrale, dans laquelle on peut voir de rares fresques d'Andrei Roublev, étant de prendre place dans la procession, nous nous mêlons à la foule des fidèles, au milieu des psaumes, chants, prières, signes de croix, génuflexions. Sous un soleil de plomb, nous piétinons pendant deux heures entre les barrières, pour finalement, trouver porte close en fin de parcours. C'est que nous avons fait la queue trop longtemps et arrivons trop tard ! A présent, l'église est pleine, on n'attend plus que le Métropolite qui doit venir célébrer l'office. Tout ça pour rien ? Pas tout à fait, car nous avons partagé un moment de vraie ferveur orthodoxe et assisté à l'arrivée de tout le haut clergé russe. Nous aurions pu toucher la barbe du patriarche.
NB : la sécurité était vraiment minimale, ce qui nous a surpris.
Mis à part à Sergiev Posad, qui était bouclée pour 4 jours, nous avons pris l'habitude de nous installer pour la nuit près des lieux à visiter et nous n'avons jamais aucun problème. Tout semble simple, finalement, et, surtout, paisible. Nous regrettons seulement, et de plus en plus, de ne pas pouvoir communiquer avec les Russes parce que nous ne connaissons ni ne comprenons pas un mot de leur langue et que personne ici ne semble parler Anglais. Pas même les jeunes, ce qui est quand-même surprenant. Quelle langue étrangère apprennent-ils donc à l'école ? Pas le Français non plus, en tous cas.