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De Batumi, nous étions montés en Haute Adjarie.
Nous en sommes redescendus sous des trombes d'eau.
La route est à peine praticable et les chutes de pierres imprévisibles.
Nous voici en Turquie. Les précipitations ne connaissent pas de frontières.
Tout au long de la route côtière, au bord des digues battues par la mer Noire déchaînée, les habitants amassent le bois amené par les flots.
Depuis la frontière, l'"autoroute de la mer Noire" est excellente.
C'est un bonheur pour nous, après les galères du Caucase, mais sans doute pas pour les riverains, coupés de la grève par ce ruban de bitume.
En arrivant de Géorgie, on est frappé par la densité de population. On construit beaucoup,et les travaux semblent maintenant aller à leur terme. Ces nouveaux quartiers de Trabzon ne sont finalement pas si mal.
Trabzon, c'est Trébizonde, la Trapezonta grecque, où Xénophon acheva son anabase (O thalassa, thalassa !) La ville doit son nom à son site d'origine, comme une "table" au dessus de la mer, i-e, littéralement, un "comptoir".
Sur la "table", trône toujours Sainte Sophie. Islamisée par les Turcs, transformée en musée au XXème, comme celle de Constantinople, elle est redevenue mosquée au XXIème. Une victoire des intégristes.
De Trébizonde, nous faisons une excursion vers l'intérieur des terres, en direction du monastère de Sumela. Dédié à la Vierge Marie, il est connu par les Turcs sous le nom de Meryemana.
On accède à Sumela par un chemin qui monte dans la forêt. C'est raide.
Au détour du sentier, on découvre le monastère,
accroché, à pic, au bord de la falaise.
C'est un monastère troglodyte. Il a été abandonné par les moines grecs après la "grande catastrophe" de 1922. Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un lieu de promenade pour des visiteurs majoritairement turcs.
Les murs extérieurs de l'église rupestre sont couverts de fresques.
Elles illustrent la vie de la vierge et de Jésus.

La plupart des peintures sont gravement endommagées par les graffitis.
Certains sont anciens, d'autres beaucoup plus récents,
malgré la protection officielle accordée au site.
A l'intérieur, miraculeusement préservée (!), cette vierge à l'enfant, merveille de fraîcheur et de naîveté.

Après Trébizonde, l'autoroute de la mer Noire continue vers l'ouest.
Nous faisons escale à Unye, l'ancienne Oinoé, qui vit peut-être passer Saint Nicolas. Aujourd'hui, le front de mer est superbement aménagé.
Nous sommes déjà hors saison et les aires de pique-nique désertes constituent de magnifiques lieux de bivouac.

Il est possible de quitter l'autoroute pour faire le tour de la péninsule du cap Yason. Il ne fait pas beau mais, sur la corniche, le paysage est magnifique, même à travers les vitres d'un bar-restaurant.
Au bout du cap Iason, une chapelle médiévale construite sur l'emplacement d'un temple dédié au héros de la toison d'or et aux Argonautes.
D'où le nom du cap !
Photos de Turquie : Première série. - Voir la deuxième série