Périégèses

(tours de mondes) Saison 3

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Catégorie voyage Note du 23 mars 2016
De Mae Hong Song à Kamphaeng Phet

Mae Hong Song et ses environs :

En redescendant, nous parvenons à Mae Hong Son par le nord et trouvons une ville que tous les guides décrivent comme un point d'arrivée depuis le sud. C'est aussi le point de départ vers des treks de montagne et les vallées que nous venons de parcourir. Le centre de la ville est occupé par un bassin, le Nom Jong Kuam. Nous y assistons à un festival de musique et de danses folkloriques dont nous recueillons les derniers flonflons et y trouvons un bivouac près des temples Wat Jong Kham et Wat Jong Klang. La nuit, tous deux se reflètent dans le lac et constituent, paraît-il, un sujet de choix pour les photographes. C'est effectivement magnifique. Malheureusement, nous ne sommes pas photographes !

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Au sommet d'une colline proche, on atteint le temple Wat Phra That Doi Kong Mu. Comme ailleurs, tout est voilé, mais, est-ce précisément l'effet de l'habitude ? Nous commençons à trouver du charme à ces nappes de brouillard qui s'effilochent le long des vallées.

Les "femmes girafes" :

Dans les environs de Mae Hong Son, devions-nous, ou non,aller visiter un des villages de "femmes girafes", ainsi nommées à cause des colliers qu'elles empilent au cours de leur vie et qui finissent par étirer leurs cervicales et allonger leur cou ? Les "long neck" (appellation locale) font partie de l'ethnie karen, dont beaucoup de membres ont fui la Birmanie à la suite d'affrontements avec l'armée à la fin du XXème siècle. Depuis cette date, ils connaissent le sort peu enviable de beaucoup de réfugiés, sans passeport, cantonnés dans des enclaves contrôlées par des militaires, sans possibilité de voyager ni de travailler, encore moins de s'insérer. Mais leurs villages se visitent. Nous hésitons, de crainte de nous trouver dans un zoo humain dont nous n'avons nulle envie de cautionner les pratiques.

En cherchant, nous trouvons un lieu qui nous semble à l'abri d'une exploitation commerciale et que nous pourrions peut-être atteindre seuls. Malheureusement, la piste qui y conduit devient vite impraticable et nous devons nous arrêter à quelques kilomètres du but. Un jeune volontaire français rencontré sur place nous dissuade définitivement de continuer. Il n'y a plus de "femmes girafes" à Kayan Tayar car elles ont toutes trouvé asile récemment en Australie.Tant mieux.
Notre interlocuteur nous conseille de nous rendre à Huai Sueua Tha. C'est un autre camp de réfugiés karens mais les habitants gèrent eux-même l'accès à leur village et les produits d'artisanat vendus sur place leur reviennent. Il est recommandé d'acheter quelque chose car ils ne vivent que de cela, le billet d'entrée étant perçu par le gouvernement thaïlandais.

De fait, ce village est coupé en deux et les "femmes girafes" sont cantonnées dans une rue, chacune tenant une petite boutique de souvenirs. Nous sommes cependant agréablement surpris. Plusieurs d'entre elles parlent un très bon anglais, appris auprès des ONG qui interviennent sur place. Nous discutons un peu plus longuement avec K.., qui nous parle librement de ses conditions de vie. Les réfugiés, homme ou femme, girafe ou pas, sortent rarement du village. Un simple aller-retour à Bangkok implique des démarches administratives compliquées. Trouver un travail, un mari, une vie au dehors semble dès lors inaccessible. Mais K... sourit, elle plaisante. Son cou n'est pas du tout difforme et les colliers qu'elle porte, à deux ou trois rangs seulement, genre, ne l'enlaidissent pas, bien au contraire. Elle est jolie, simple, intelligente. C'est une personne qu'on aimerait connaître.

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Derniers jours dans le nord :

Nous prenons la route de Mae Sot, principale porte d'entrée en Birmanie. Au départ de Vientiane, nous espérions parcourir le nord de la Thaïlande assez rapidement pour y retrouver des compagnons de voyage rencontrés en saison 2. : Pierrette et Denis, dans leur 4x4, Yolanda et Sergi dans leur Mercedes Sprinter gris et Laura et Yves dans leur Mercedes bleu. Avec les deux premiers couples, nous avons traversé le Tibet ; avec Yves et laura, nous avons voyagé au Kirghizstan et partagé quelques galères mécaniques. Nous aurions eu grand plaisir à les retrouver tous mais nous arriverons trop tard. Leur groupe est déjà parti pour la Birmanie.

Du coup, nous décidons de laissons tomber Mae Sot et de nous diriger directement vers les sites historiques du centre : Kamphaeng Phet, Lopburi, Sukhotai et Ayuthaya.

En chemin, nous faisons halte à Khum Yam. Ce gros village-rue sans grand intérêt abrite un monument dédié à l'amitié thaïlando-japonaise. Pourquoi un tel mémorial ici ? Sans doute parce que dans les dernières années de la guerre plusieurs milliers de soldats de l'armée nipponne en retraite moururent dans les camps des environs ; peut-être aussi parce que certains des survivants demeurèrent sur place et finirent par s'intégrer totalement à la population locale. Le dernier vétéran serait mort récemment.
Dans les environs, un temple de style birman, pas facile à trouver, mérite le détour. C'est le Wat To Phae , où nous sommes accueillis par un moine hilare et particulièrement chaleureux. Le sanctuaire principal abrite une rare tapisserie représentant une scène du Vessaranda.

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Nous prenons alors la route vers l'est, sans nous arrêter à Mae Sariang, en direction de Hot et de Tak. La route traverse maintenant des forêts très différentes de celles que nous avons vues plus au nord, plus aérées, moins tropicales. Les arbres y sont plus vigoureux. Parmi eux, des cèdres, des tecks et même des pins. C'est d'ailleurs dans la pinède protégée d'un centre de sylviculture que nous demandons et obtenons le droit de passer la nuit. Un bivouac de rêve dans la région de Bo Khaeo, avec des gardiens aux petits soins qui nous donnent en plus l'accès à l'eau et l’électricité.

Après le parc national Op Luang, nous voici revenus tout près de Chiang Mai, après une longue boucle de 500 kilomètres. Nous n'y retournons pas. Depuis Hot, la petite route 1103 rejoint Doi Tao, et atteint la nationale 1 à Thoen, d'où l'on descend vers Tak et Kamphaeng Phet. Très vite, nous retrouvons la sécheresse. En passant près de Doi Tao, nous nous rapprochons du réservoir de Mae Tup, croyant y trouver un joli cadre pour déjeuner. Las ! Le lac est complètement à sec et traversé par une piste poussiéreuse. C'est un spectacle de désolation. Une dizaine de stands délabrés proposent des sucreries et du poisson séché. Queques jeunes désoeuvrés sont attroupés, assis sur la selle de leur mobylette. Tout respire l'ennui. Vivement la saison des pluies !

Notre périple du nord-ouest s'achève. Pour l'essentiel, nous aurons vu des paysages de montagne et traversé des forêts, dans une végétation très sèche. Le plus beau souvenir restera la découverte des temples de styles lanna et birman et la sérénité qui règne dans leurs murs. Les fidèles viennent prier sans ostentation, déposer des offrandes. Parfois, ils demandent un entretien avec un moine. Les hommes et les femmes ne sont pas séparés et on voit fréquemment des couples agenouillés côte à côte. Il n' y a pas d'office, chacun vient, semble-t-il, quand il peut ou quand il en éprouve le besoin, pour méditer, formuler un vœu ou faire un don, peut-etre aussi pour gagner des mérites en vue d'une meilleure réincarnation.
Il y a cependant des interdits à respecter. Si les non bouddhistes sont admis, ils doivent adopter une tenue correcte et veiller à s'asseoir et, si possible, s’agenouiller, sans jamais pointer les orteils vers le Bouddha. Les femmes ne doivent théoriquement pas parler aux moines, ni les regarder et surtout ne pas les toucher. A ces conditions, on est toujours accepté et souvent chaleureusement accueilli.

Partons maintenant à la découverte de temples plus anciens, dans les villes et capitales historiques de Kamphaeng Phet, Sukhothai, Lopburi et Ayuthaya.

Michel